Iconographie, photographie et histoire des animaux domestiques et de leur terroir
tandis que les deux autres sont de grandes races actuelles, connues largement en dehors de leur région d'origine. Les moutons de l'Ouest ont, de plus, contribué à la création d'une autre grande race, le Mouton Charollais. Il y a une vingtaine d'années, le vieux mouton commun de l'Ouest a été retrouvé, à l'état de relique, en Brière. Il a repris son ancien nom de Mouton des Landes de Bretagne mais aurait peut-être mérité de s'appeler Mouton des Landes d'Ouest, compte tenu de sa vaste répartition. Il bénéficie maintenant d'un fort attachement identitaire de la part de particuliers et aussi d'éleveurs qui, en agriculture biologique le plus souvent, parviennent à le valoriser malgré une faible croissance et une piètre conformation.
La région Pays de la Loire a joué un rôle important dans les années soixante, grâce au travail de M. Paul Abbé (Sautron), pour la sauvegarde du Mouton d’Ouessant, qui s’est imposé comme le plus petit mouton du monde et exploite le créneau d’ «animal de compagnie tondeur de pelouses», ce qui n’empêche nullement de le consommer… On a également retrouvé, à Belle-Île en Mer, les lointains descendants de la «Race de Deux» sud-morbihanaise, issue du croisement, au XVIIIe siècle, du Mouton des Landes avec la race Flandrine. Les animaux retrouvés avaient manifestement subi d’autres croisements plus récents, mais ils conservaient des caractères anciens, notamment une conformation que l’on rencontre plutôt aujourd’hui dans les races rustiques. Leur qualificatif actuel est Mouton de Belle-Île. On peut toutefois raisonnablement supposer que l’ancienne population vendéenne, antérieure à l’époque des croisements avec le Southdown, s’y rattachait. Même si les noms qui ont été retenus pour désigner ces trois populations ovines sont bretons, elles appartiennent aussi à la région Pays de la Loire, qu’elles peuplaient. Cestrois races (ou, mieux, variétés d’une seule race bretonne), ont un intérêt historique et culturel très grand : (...) >>