Iconographie, photographie et histoire des animaux domestiques et de leur terroir
Canard de Challans, Photographie réalisée chez
Vincent Duranceau, La Bretonnière, Vendée.
Les poules, les volailles secondaires, le lapin
La France comptait autrefois une multitude de races de poules de format moyen, rustiques, polyvalentes (chair, oeufs), de toutes couleurs même si la noire demeure volontiers attachée à nos anciennes races de ferme. Certaines races ligériennes sont réputées de longue date, éventuellement après «chaponnage» : on peut citer la Poule du Mans et la Poule de La Flèche.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, des croisements furent effectués avec des races venues d’Angleterre mais en réalité asiatiques, parmi lesquelles la Brahma Pootra tint une place importante. Ces races asiatiques augmentèrent le poids des animaux, donc améliorèrent leur croissance, mais leur apportèrent également l’aptitude à «désaisonner», c’est-à-dire à pondre presque toute l’année. Une deuxième série de races françaises, plus lourdes, naquit à la suite de ces croisements, donnant satisfaction en tant que volailles fermières. On sait que l’aviculture industrielle sonna le glas des basses-cours fermières et des vieilles races régionales, qui se réfugièrent chez des éleveurs amateurs.
Coq de Challans, Photographie réalisée
chez Laurent Chalet, Le Dresny, Loire-Atlantiques.
Il subsiste en région Pays de la Loire deux races de poules autochtones, celle du Mans pouvant être considérée comme disparue: la Noire de Challans et la La Flèche. Si toutes deux ont à coup sûr subi des influences extérieures au XIXe siècle, elles n’en constituent pas moins deux exemples intéressants de vieilles races fermières loco-régionales. LaPoule de Challans, dont il existe encore quelques représentants en dehors du secteur des volailles d’exposition, fait actuellement l’objet d’études et de tentatives de relance. Notons le succès, en Bretagne, d’une micro-filière de poulets haut de gamme autour de la race Coucou de Rennes, qui constitue un modèle à tenter de suivre.
Parmi les volailles dites «secondaires», on doit citer le Canard de Challans, qui serait plus ou moins le fameux «Canard nantais», actuellement en très mauvaise posture, et peut-être aussi l’Oie Blanche du Poitou, oie plumassière qui ne se raccroche à la région Pays de la Loire que de façon marginale.
Il existe un lapin Blanc de Vendée, mais qui doit beaucoup plus au travail d’un éleveur particulier qu’à la région dont il porte le nom.
Lapin Blanc de Vendée , Photographie réalisée chez
Vincent Duranceau, La Bretonnière, Vendée.
Les chiens
La Vendée a donné naissance à une célèbre race de chiens, fort appréciée des chasseurs, à la création de laquelle est associée la famille Desamy, le Griffon Vendéen, qui se décline en quatre variétés : le Grand, le Briquet, le Grand Basset, le Petit Basset, ce dernier étant également de plus en plus utilisé comme animal de compagnie. Récemment, il a été fait mémoire d’un Berger de Vendée, dit encore Plainard de Luçon, qui a failli être reconnu avant la Seconde Guerre mondiale puisqu’un standard avait même été rédigé, mais qui a probablement disparu. Il est intéressant de rappeler que le Levesque avait été créé, à partir du Gascon-Saintongeois, par les frères Donatien et Rogatien Levesque, en leur château de la Poterie, non loin de l’École vétérinaire de Nantes mais de l’autre côté de l’Erdre. Il a disparu peu de temps après ses créateurs.
Deux autres races de chiens courants se rattachent de façon marginale à la région Pays de la Loire : le Poitevin, dont s’occupa beaucoup un médecin nantais passionné de vénerie, le Dr Guillet, et le Billy. Les effectifs des races de chiens courants ne sont pas très bien connus mais la situation du Poitevin et du Billy n’est sans doute pas très bonne. >>