Les croisements furent toutefois amples puisqu’il en résulta de nombreuses populations de «demi-sang», certaines régions s’illustrant particulièrement par la qualité de ces métis : la Normandie, la Dombes et, en région Pays de la Loire, la Vendée. Toutes ces populations demi-sang ont fait l’objet d’un reclassement administratif récent ayant abouti à la création du Cheval de selle français. De leur côté, les populations qui devaient générer les races lourdes surent résister ou contrôler l’infusion de sang anglais. La «belle époque» du Percheron et de son proche parent, le Trait du Maine, est la fin du XIXe siècle. Il s’est même exporté aux États-Unis, d’où nous est revenue récemment de la «retrempe» pour contrer l’orientation bouchère qu’avaient prise les races lourdes, alors que l’on sait aujourd’hui que ce n’est pas la solution pour leur ménager un avenir. La région Pays de la Loire est concernée aujourd’hui par le Percheron, qui a absorbé le Trait du Maine et n’est, fort heureusement, pas en péril et, à ses frontières sud, par le Trait Poitevin, d’origine très probablement hollandaise, complément absolu du Baudet du Poitou pour la production de la mule poitevine. Les effectifs du Trait Poitevin sont très faibles, de l’ordre de 200 juments. Comme nous l’avons dit pour les caprins, l’âne était présent partout mais méprisé ; c’est aujourd’hui que les races apparaissent officiellement (Ânes Normand, du Cotentin, Grand Noir du Berry, etc.). Une seule exception à la règle : le Baudet du Poitou, qui revendique la caractéristique d’être l’âne le plus lourd du monde, reconnu depuis longtemps comme race «noble» parce que servant uniquement à saillir la jument mulassière pour produire la Mule du Poitou. Le «bouraillou», nom qui lui vient des caractéristiques de son pelage, concerne, lui aussi, la région Pays de la Loire dans ses zones méridionales mais il est avant tout poitevin.
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