Attelage à quatre
ATTELAGE À QUATRE
Travailleur de force pendant des siècles au service du monde agricole, de la guerre et du transport, des neuf races de chevaux de trait, le Percheron est celui qui a sans doute payé le plus lourd tribut à l’arrivée du chemin de fer, puis à la mécanisation de l’après-guerre : les chevaux-vapeur l’ont mis K.-O. En Beauce, le prix d’un tracteur était équivalent à celui d’une paire de chevaux bien dressés. Le marché du cheval de service qui travaillait pour les autres s’est effondré littéralement, laissant derrière lui des éleveurs démunis. Parallèlement à ces abandons massifs, s’est structurée la filière chevaline qui allait permettre aux traits de subsister au prix d’une réorientation de la sélection vers des animaux très lourds, augmentant ainsi les rendements carnés. Les réorientations génétiques sont toujours consécutives aux nécessités de reconversion, fussent-elles inavouables.
L’arrivée de la société des loisirs annoncera enfin des jours meilleurs pour ces compagnons de toujours. C’en est fini du charretier, du bon laboureur et des omnibus parisiens. C’est désormais vers l’attelage de loisirs ou de compétition que se tourne leur destin, il faut de nouveau réorienter la race, rechercher le parfait Percheron diligencier plus léger et dynamique qu’exige ce nouveau marché.
Patrick Maudet, propriétaire du magnifique équipage ci-dessus, est vice-champion de France d’attelage à quatre, il prodigue ici des conseils avisés à un nouveau passionné de la traction équine.