Iconographie, photographie et histoire des animaux domestiques et de leur terroir
En effet, la génétique sauvée, l'enjeu pour les éleveurs est maintenant de savoir comment valoriser leurs animaux, avec quel système d'élevage? «Désormais, nous sommes confrontés à un dilemme. Est-ce que nous devons inciter les éleveurs à garder la race telle qu'elle était ou faut-il accepter de la modifier légèrement pour qu'elle soit plus facilement valorisable? Jusqu'à quel point a-t-on le droit de les faire évoluer, ou à l'inverse a-t-on le droit de les empêcher d'évoluer? », s'interroge ainsi Lucie Markey.
Raisonnée et ouverte au débat, la nouvelle chargée de mission de l'organisme de sélection de l'Institut de l'élevage se refuse pour le moment à trancher. «Tout en poursuivant le travail de conservation, je vais avant tout être à l'écoute des éleveurs», conclut-elle.
Site de l'institut de l'élevage >>
Mise en ligne le 12 mai 2009.
Interview et rédaction : Axel Puig
Photos et légendes : Philippe Deschamps
Vache Saosnoise, Olivier Grouat, Sarthe.
Effectifs, 1997:0, 2000:900, 2007:892
Avant 2000, on parle de population saosnoise
Veau,vache,taureau de race Nantaise.
Plessé, Le Dresny, Loire-Atlantiques.
Effectifs, 1990:55, 2000:283, 2007:468
De la Rouge flamande...
...aux races du Poitou
Y aurait-il un facteur héréditaire dans l’intérêt que porte Lucie Markey aux races locales. A regarder son parcours personnel, on pourrait le croire. Petite-fille d’un éleveur de Rouges flamandes engagé dans la préservation de la race, ce n’est pourtant que tardivement, alors qu’elle est étudiante, qu’elle découvre véritablement les vaches traditionnelles des régions françaises.« Au départ je voulais être vétérinaire, mais comme j’ai échoué je me suis orientée vers une école d’agronomie », raconte-t-elle. A l’ISARA de Lyon, Lucie découvre la génétique des populations. « Mais je ne souhaitais pas travailler sur des grandes races et je me suis donc orienté vers les races locales », poursuit-elle. Son premier fait d’arme ? Un mémoire sur la Bleue lettonne. Puis, au sortir de l’école, elle intègre le GREGENE (Conservatoire des ressources génétiques du centre ouest-Atlantique) pour une mission de plus de deux ans au service des races poitevines. Au terme de ce premier emploi, la voici donc à l’Institut de l’élevage, en charge de la conservation d’une douzaine de races bovines.